Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a publié un rapport avertissant que les nations du monde entier doivent réduire considérablement leurs émissions de gaz à effet de serre afin de limiter la possibilité d’un changement climatique catastrophique. Le rapport met l’accent sur « le déploiement rapide des énergies renouvelables comme le solaire et l’éolien » et ignore largement le rôle essentiel que doit jouer l’énergie nucléaire dans tout effort de décarbonisation.
Mais 4 jours plus tôt, deux chercheurs de Harvard ont publié, en grande pompe, un article montrant que pour alimenter notre société à forte consommation d’énergie uniquement avec des énergies renouvelables, il faudrait des quantités de terrain complètement farfelues. A quel point ? Imaginez : pour répondre à la seule demande actuelle d’électricité des États-Unis – sans compter l’essence ou le carburant pour avions, ou le gaz naturel nécessaire au chauffage des locaux et à la production d’engrais – il faudrait couvrir un territoire deux fois plus grand que la Californie avec des éoliennes.
L’énergie éolienne n’est pas suffisante, tout comme l’énergie solaire
Le GIEC et les militants de la lutte contre le changement climatique adorent l’énergie solaire et éolienne, et des politiciens d’extrême gauche aux Etats-Unis comme Alexandria Ocasio-Cortez ont appelé à une mobilisation nationale pour passer à une utilisation à 100 % d’énergies renouvelables. Si cette volonté est louable, le constat est là : la politique énergétique et la politique d’aménagement du territoire sont inextricables.
Les partisans des énergies renouvelables n’ont aucun mal à se mobiliser contre l’utilisation des terres pour l’extraction des hydrocarbures.
Ces batailles pour l’énergie et l’utilisation des terres sont menées par des militants pour le climat et des groupes environnementaux dont le but est de faire taire l’industrie des hydrocarbures. La plupart de ces groupes affirment régulièrement que l’économie américaine ne peut fonctionner qu’avec des énergies renouvelables.
Mais la nouvelle étude, publiée dans Environmental Research Letters, montre une fois de plus que le talon d’Achille de l’énergie éolienne est sa faible densité de puissance. Le problème est que la plupart des estimations (un peu béates, disons-le) du potentiel de l’énergie éolienne ignorent l' »ombre du vent », un effet qui se produit lorsque les turbines sont placées trop près les unes des autres : les turbines placées au vent volent la vitesse du vent à d’autres placées sous le vent.
En France, RTE (Réseau du Transport d’Electricité) a conclu que l’éolien avait couvert, en 2016, moins de 4% de nos besoins électriques.
Une autre étude a conclu que les panneaux solaires produisent environ 10 fois plus d’énergie par unité de terre que les éoliennes mais aussi deux choses importantes :
- premièrement, il utilise des données du monde réelles, et non des modèles, pour parvenir à ses conclusions ;
- et deuxièmement, il montre que la densité de puissance de l’énergie éolienne est bien inférieure à ce que le ministère de l’énergie, le GIEC et de nombreux universitaires ont affirmé.
L’éolien suppose aussi des nuisances réelles
Les habitants des zones rurales s’opposent aux projets éoliens parce qu’ils veulent protéger la valeur de leurs propriétés et leurs panoramas. Ils ne veulent pas voir les lumières rouges clignotantes au sommet de ces énormes turbines, toute la nuit, tous les soirs, pour le reste de leur vie. Ils ne veulent pas non plus être soumis au bruit nuisible pour la santé, à la fois audible et inaudible, que produisent les turbines.
En Oklahoma, la petite ville de Hinton poursuit sa bataille contre NextEra Energy, le plus grand producteur d’énergie éolienne au monde, pour l’implantation de projets éoliens à proximité. En Californie, qui vient de porter à 60 % la part des énergies renouvelables dans son électricité d’ici 2030, les éoliennes sont si impopulaires que l’industrie a effectivement renoncé à y implanter de nouveaux projets. En attendant, dans le Vermont bleu profond, les deux candidats au poste de gouverneur – le républicain en exercice Phil Scott et la candidate démocrate Christine Hallquist- sont en principe favorables aux énergies renouvelables mais s’opposent à la poursuite du développement de l’énergie éolienne dans cet État.
L’image de l’énergie éolienne est fausse
Le vent est gratuit ! Cela ne pollue pas ! C’est 100% renouvelable ! Très bien. Le constat de base semble correct.
Mais que faire aussi des matériaux non renouvelables des éoliennes ? Des pannes ? Que faire face aux variations du vent, et que faire lorsqu’il n’y a tout simplement pas de vent, donc pas d’énergie créée ? De la même façon, les derniers modèles d’éolienne ne peuvent être en action lorsque le vent est trop fort ou lorsque les températures sont trop élevées, la turbine centrale risquant d’être endommagée par la chaleur. Et en hiver, alors que les foyers ont un gros besoin d’électricité, les bourrasques et tempêtes empêchent les éoliennes de produire de l’énergie…
Techniquement, il y a énormément d’obstacles à l’éolien. En plus des nuisances et en plus de la faible quantité d’électricité produite. On peut donc dire que non, l’éolien n’est pas LA solution au défi énergétique de demain.